Ordonnancier RAPP

C’est un livre relié, couverture toilée noire, de 254 feuilles sur lesquelles sont imprimés le mois et l’année, puis douze colonnes qui permettent d’indiquer : le nom du pharmacien ou du préparateur, le numéro d’ordre de l’ordonnance, des détails sur les préparations : celles à usage interne et celles à usage externe, différenciées dans une colonne rouge/orangé, la composition des médicaments (substances employées et leur quantité en poids et en volume), le nom du malade, le prix du médicament. Les trois dernières colonnes permettent d’indiquer la présence de saccharine et de produits des tableaux A et B (les toxiques).  Les numéros d’ordre sont rappelés au dos de ce registre (N°21 2849 au 21 7003).

La première page, datée du 23 mai 1931, porte le nom du pharmacien M Aubert et la ville où il exerce, Dinan. Ce registre a été signé au début et à la fin, officialisé par M Coutard François Commissaire de police, en application des lois des 19/07/1845 et 12/07/1916 sur la surveillance de la vente et achat des substances vénéneuses classées aux tableaux A, B, C.

Trois timbres fiscaux authentifient l’enregistrement de ce registre.

Les pages 239 à 250 indiquent en g et cg, l’utilisation par la pharmacien de ces substances, soit l’opium, la morphine, la cocaïne, l’héroïne.

 

 

 

À partir du XVIe siècle la délivrance des drogues et des toxiques par les apothicaires devait être comptabilisée sur un registre spécial, ancêtre de l’ordonnancier. Après l’affaire des poisons qui touche les milieux parisiens et la Cour (la marquise De Brinvilliers empoisonneuse de son père et de ses frères), Louis XIV ordonne en 1682 aux épiciers et apothicaires de tenir en lieu sûr et secret les minéraux  toxiques très employés,  comme l’arsenic, le réalgar et de noter le nom de ceux à qui ils les avaient vendus. En 1777, la vente des drogues jugées dangereuses n’est  autorisée qu’après la permission spéciale du Lieutenant de Police représentant du Roi. C’est en 1777 que les liens entre épiciers et apothicaires sont rompus, création du Collège de pharmacie, les pharmaciens seront les seuls à fabriquer et vendre les médicaments. Sous l’Empire, l’enseignement de la pharmacie passe sous contrôle de l’État pour lutter contre la charlatanisme. En 1803, le premier  Codex est édité (recueil légal et officiel des médicaments et produits autorisés, formules auxquelles les pharmaciens doivent se conformer). A partir de 1884, on ajoutera au Codex des annexes tenant compte des progrès des connaissances.

Matériaux - Techniques
Carton et papier
Fabricant / Période
R. Lemenu sous licence Rapp pharmacien à Louviers
05/ 1931 - 03/ 1932
Dimensions

H : 3,5 cm ; L : 33 cm ; l : 26 cm.

État
Mauvais, couverture déchirée
Destination

Ce registre devait être rempli par le pharmacien d'officine pour le contrôle des préparations magistrales faites à partir des ordonnances de médecins.

Précision d'utilisation

Chaque préparation de médicaments faite par un pharmacien à partir d'ordonnances du médecin, du vétérinaire, du dentiste, contenant des substances venimeuses inscrites aux tableaux A (les toxiques type Aconit, Belladone) et B ( les drogues type Cocaïne, Morphine) du Codex, doit être inscrite avec un N° d'ordre dans un registre vérifiable par les autorités administratives. Elle doit obéir à une réglementation juridique dans sa réalisation et son étiquetage.
D'autre part ces substances vénéneuses doivent être mises dans une armoire fermée à clé et les récipients étiquetés de façon précise déterminée par la loi : étiquette rouge, caractères noirs, bande rouge faisant le tour avec mention, poison.

Date d'acquisition
11/01/2018
Origine des dons
Jacques Bourel
Numéro d'inventaire
CPHR - 2018.1
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes