Prothèse de hanche en plexiglas de Judet

Au début du XX^e siècle, les chirurgiens orthopédiques sont confrontés à deux types d’atteinte de la hanche : l’arthrose et la fracture du col du fémur. Au cours des années 1920, Marius Nygaard Smith-Petersen (1886-1953) fait construire des moules de verre de quelques millimètres d’épaisseur qu’il interpose entre les deux surfaces de la hanche et Ernest William Hey Groves (1872-1944) remplace la tête du fémur par une sphère d’ivoire. De nombreuses recherches portent sur le matériau idéal solide et bien toléré. En 1939, Harold H. Bohlman (1893-1979) met au point la première prothèse en Vitalium (alliage chrome-cobalt-molybdène).

En France, les frères Judet, Jean (1905-1995) et Robert (1909-1980) qui se surnommaient  eux-mêmes « les deux doigts de la main » réalisent en 1946, la première arthroplastie au monde, puis en 1947, posent pour la première fois une prothèse après fracture d’un col du fémur. Cette prothèse est constituée d’une sphère de plexiglas fixée sur un pivot traversant de part en part le col du fémur. En 1950, les échecs liés à l’usure du plexiglas conduisent à utiliser des prothèses en métal.

En 1957, ils fondent ensemble la clinique Jouvenet à Paris dans le 16^e arrondissement. Parallèlement, ils mettent au point à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches plusieurs techniques révolutionnaires de chirurgie orthopédique : prothèse de la hanche, du genou, de l’épaule ou encore pour le traitement des raideurs articulaires et des fractures multiples ou non consolidées. Jean Judet fait inscrire sur le carnet de santé les résultats de l’examen systématique des hanches du nouveau-né. Cet examen est toujours pratiqué de nos jours.