SujetCe livre retrace la création et l’histoire de l’industrie pharmaceutique au cours du XIXe siècle à travers celle d’une entreprise emblématique : la Pharmacie Centrale de France. Fondée en octobre 1852 par un pharmacien parisien, François Laurent Marie Dorvault, la Pharmacie Centrale de France (PCF) est devenue en 50 ans la plus grande fabrique et la plus grande maison de vente de produits chimiques et pharmaceutiques française. À l’origine, elle est une entreprise de type coopératif, adhérents actionnaires, mais qui n’admet comme actionnaires que des pharmaciens d’officines diplômés. Son créateur affirme vouloir sauver le laboratoire du pharmacien, défendre ses privilèges, son monopole menacés par « des illégaux » (droguistes , herboristes, religieuses) en s’appuyant sur l’industrie naissante du Second Empire et sur les progrès de la chimie, de la science. C’est un projet commercial, industriel, coopératif original dans la veine du socialisme utopique des années 1830-1840 (St Simonisme, Fouriérisme). Une coopérative d’achat, de fabrication pour produire au meilleur prix, et de commercialisation de médicaments à l’usage de ses adhérents, une des rares à l’époque. En réalité, la PCF signe clairement le passage de l’officine laboratoire où le pharmacien maîtrisait sa fabrication à l’officine comptoir, point de vente qu’on connait aujourd’hui. Elle fut une entreprise originale associant capitalisme et prévoyance : création de caisse de retraite, caisse d’assurance, centre de recherche pour les pharmaciens adhérents de toute la France.
DescriptionOuvrage broché, couverture cartonnée de couleur verte et beige, illustrée d’un fac-similé représentant une action nominative de 500 francs émise par la Pharmacie Centrale de France. 411 pages illustrées de 34 figures. Sources, bibliographie et annexes p 331 à 408.
HistoriqueFrançois Laurent Marie Dorvault (1815-1879) est un pharmacien français. Il entre comme employé chez un pharmacien de Nantes. En 1830, il est à Paris employé de pharmacie et en même temps étudiant à l’École de Pharmacie. Dès la fin des années 1830, il fait des recherches sur certains produits chimiques comme le calomel (chlorure de mercure). Il est interne des Hôpitaux de 1840 à 1844, il obtient son diplôme de Pharmacien de Première Classe en 1841 après avoir passé le Bac ès Lettres (Bac nécessaire depuis 1840), il peut exercer partout. De 1852 à 1879, il est gérant tout puissant de la Pharmacie Centrale de France qu’il a créée. Il a tenu une grande place dans le succès et l’expansion de cette coopérative. On lui doit de nombreuses publications notamment des formulaires et L’Office, une compilation de tous les produits thérapeutiques existants, utile pour les pharmaciens et ceux en formation. Sur bien des aspects, il fait partie de ces hommes nouveaux qu’a vu émerger le Second Empire, à la fois patrons, entrepreneurs et visionnaires.
L’auteur Nicolas Sueur est agrégé d’histoire contemporaine. Il enseigne au lycée Saint-Charles de Marseille et est chercheur associé au Laboratoire de recherches historiques Rhône-Alpes. Cet ouvrage est issu de sa thèse, soutenue en 2012, qui a obtenu le prix de l’Académie de pharmacie.