SujetCe livre est destiné à l’instruction des jeunes chirurgiens auxquels il donne des cours. L’auteur fait d’abord un tableau général des différentes formes des maladies vénériennes. Il s’appuie sur les observations de ses prédécesseurs, notamment celles de l’anatomiste J.L.Petit le premier directeur de l’Académie Royale de Chirurgie, qu’il a côtoyé. À l’aide d’étude de cas, rapportés et commentés, auscultations de malades, il décrit précisément les symptômes des différentes étapes de la maladie. La syphilis est l’ultime étape, si la gonorrhée et les chancres n’ont pas été traités. Il en donne la cause, parle du virus importé d’Amérique, depuis la fin du XVe siècle, maladie connue sous divers noms : « la grande Vérole », « le mal de Naples », « le mal des Français », « le mal espagnol ». Fabre précise le mode de contamination, affirme : c’est un « venin, un virus qui se communique d’un corps à l’autre ». Et surtout, il commente les moyens de traiter cette maladie. Il affirme la faible efficacité du gaïac, utilisé par les indigènes, celle des racines de roseaux, de gentiane, de tamaris, d’iris. Il préconise les saignées, les purgatifs, les lavements pour éliminer le virus et provoquer l’écoulement des « humeurs », ( reprise de la théorie des fluides) et ce, surtout au premier stade de la maladie. Parle de régime nécessaire : éviter les ragoûts, le vin, prendre des tisanes. Au stade de l’apparition des chancres, le grand remède est le mercure. Il conseille l’utilisation du mercure dilué avec du vinaigre, du saindoux, du suif pour en frictionner les chancres. Ou prendre par voie orale des grains de sublimé de mercure (chlorure de mercure) dans de l’alcool de grains pour faire saliver, la salivation élimine le virus. Dans la dernière partie du livre, il revient sur le traitement par le mercure qui lui semble inadapté en cas de gonorrhée et trop actif. Il ne guérit pas toutes les « véroles ».
DescriptionOuvrage relié, couverture cuir moucheté, marron. Dos à nerfs dorés et décoré de semis de fleurs et du titre de l’ouvrage. Tranche décorée. 592 pages pour la première édition, augmentées de 120 pages de nouvelles observations de la troisième édition. Une bibliographie p141 à 143, des index p 144 à 153, table des matières p 155 à 156.
HistoriquePierre Fabre (1716-1791) est un chirurgien français, un Maître chirurgien ce qui lui permet de former de futurs chirurgiens, de leur donner des cours d’anatomie et de dissections en public. C’est un chirurgien de robe longue, formé par la Confrérie de Saint-Côme à Paris devenu Collège Saint-Côme. Il en est le Prévost, ce qui lui confère une autorité administrative et le rôle de juger les compétences techniques des aspirants chirurgiens. Il préside les jurys d’examens.
En 1751, il est nommé Conseiller de l’Académie Royale de chirurgie que le roi Louis XV a créée en 1748, le Collège Saint-Côme est dissout. La création de cette Académie Royale entérine définitivement la séparation entre barbiers et chirurgiens. Aux chirurgiens sont réservées les opérations les plus compliquées : trépanations, fistules, amputations, exérèse de tumeurs. Aux barbiers restent l’ouverture des abcès, la mise des ventouses, les saignées, le rasage. Les chirurgiens ne dépendent plus des médecins. De 1775 à 1782, il est Commissaire aux Extraits, soit le gardien des sentences et arrêtés rendus lors des examens ou en cas de conflit, il valide les diplômes.