Oesophagoscope

C’est un tube creux terminé par une extrémité en biseau. L’autre extrémité comporte un anneau pour l’insertion d’une poignée. Une baguette de quartz, incluse dans la paroi et raccordée à une source lumineuse externe permet la transmission d’une lumière froide distale à une petite ampoule.

Le tube porte des graduations de 10 à 40 et les inscriptions E. Chevalier, 10 M/M et 45 C/M.

L’endoscopie, c’est à dire la visualisation de l’intérieur d’un organe creux, est née en 1853. Antonin Jean Désormeaux (1815-1894), chirurgien à l’hôpital Necker à Paris prend contact avec Chevalier, un fabriquant d’instrument et fait fabriquer un  endoscope grâce auquel il explore l’urètre, la vessie et réalise la première rectoscopie. Les investigations à cette époque sont limitées par les difficultés d’éclairage de l’instrument. Profitant de la découverte des petites lampes à incandescence, Adolf Küssmaul (1822-1902)  fait construire en 1868 un appareil d’une longueur de 47 cm et réalise la première gastroscopie. Il prend la précaution de faire son premier essai chez un avaleur de sabre. En 1896, Théodore Tuffier(1857-1929) effectue une endoscopie de l’œsophage à l’aide d’une sonde creuse remplie de grenaille. Les endoscopies œsophagiennes et gastriques restent peu utilisées jusqu’en 1932 en raison du risque de perforation. A cette date l’allemand Rudolf Schindler (1888-1968) fait construire un appareil semi-rigide avec un éclairage distal.

En France, c’est surtout le médecin parisien François Moutier (1881-1961) qui développe la technique et décrit les aspects normaux et pathologiques de l’estomac. Il publie en 1935 le premier Traité de gastroscopie.

En 1960, les japonais proposent le fibroscope souple à fibres de verre, ce qui permet d’accéder à des zones jusque là aveugles de l’estomac.

Sources :

P. Léger : Antonin Jean Desormeaux.  Prog Urol, 2004, 14, 1231-1238
P. Hillemand : Histoire de la gastroentérologie. Histoire de la médecine, de la pharmacie, de l’art dentaire et de l’art vétérinaire. DIMPP 1990
A. Cornet : François Moutier, médecin et poète (1881-1961)

 

 

Matériaux - Techniques
Acier
Fabricant / Période
E. Chevalier
2nde moitié du XXe siècle
Dimensions

D : 2 cm ; L : 48 cm

État
Moyen. Il manque la poignée et l'ampoule
Destination

L’œsophagoscope est un instrument qui sert à visualiser l'intérieur de l’œsophage. Les indications de l'examen sont très nombreuses, les plus fréquentes étant l'extraction de corps étrangers, le diagnostic de cancer ou le dépistage de varices œsophagiennes.

Précision d'utilisation

L'examen se fait sous anesthésie générale. Le patient est allongé sur le dos. L’œsophagoscope est introduit dans la bouche puis suit le voile du palais et la paroi postérieure du pharynx pour franchir le sphincter pharyngo-oesophagien et pénétrer dans l’œsophage.

Date d'acquisition
30/06/2015
Origine des dons
Amand Guérin
Numéro d'inventaire
CPHR - 2015.2
Copyright
© Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes